Méthanisation – l’impact environnemental relevé par l’ADEME

Dans sa fiche technique (ici) publiée en février 2015, l’ADEME ( Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie ) opérateur de l’Etat pour la transition énergétique rappelle les différents impacts de la méthanisation :

  • Agents pathogènes : la plupart sont détruits, donc pas la totalité.
  • La contribution à effet de serre : le méthane contenu dans le biogaz est un gaz à effet de serre
  • Odeurs : une installation de méthanisation bien réfléchie et bien conçue ne présente pas de nuisances olfactives, essentiellement pour plusieurs raisons :Le transport des déchets se fait dans des camions étanches spécifiques qui évitent tout contact avec l’air.De même si  les chargements et déchargements sur site ont lieu dans un hangar fermé et étanche, dont l’air est traité dans une unité de désodorisation par traitement biologique à très haut rendement, odeurs réduites de 90 à 99 %.
  • Emissions de H2S : le biogaz produit avant épuration contient entre 0 et 0,5 % de H2S (sulfure d’hydrogène). Les risques se situent au niveau de la préfosse de stockage des substrats (émission de H2S en cas de mélange non contrôlé de certaines matières), du local technique et des canalisations.
  • Impacts sanitaires : la méthanisation thermophile augmente l’abattement des pathogènes mais ne semble pas garantir une absence totale de pathogènes dans le digestat. Ainsi, bien qu’elle améliore sensiblement la qualité sanitaire des déchets, la méthanisation en tant que telle ne constitue en aucun cas une technique d’hygiénisation des déchets.
  • Bruit : les sources potentielles de bruit liées à une installation de méthanisation sont le transport des déchets / substrats et le fonctionnement des moteurs.
  •  La valeur agronomique des digestats :  toutes les précautions soient prises pour éviter les pertes d’azote ammoniacal au moment de l’épandage. De plus, toutes les précautions doivent être prises car les polluants organiques peuvent être concentrés par le processus de méthanisation.

Laissons à chacun la possibilité de comparer les recommandations de l’ADEME avec le projet porté par METHABIOVALOR déposé en préfecture (ici) notamment sur :

  • Les odeurs où aucune précaution n’est prévue concernant :

– le stockage : dans un hangar à  « aération naturelle »   selon article 18 page 68 du projet porté par METHABIOVALOR

– le transport : par « des camions avec benne bâchée dans la mesure du possible. » selon page 100 du projet porté par METHABIOVALOR.

La conclusion étant page 100 du dossier :

« Des mesures de réduction des odeurs seront prises en cas de gêne olfactive dans le voisinage du site.
Une analyse des sources internes ou externes au site seront effectuées. Les mesures porteront sur la réduction des concentrations et sur les plages d’émission et de diffusion des odeurs. »
  • Le bruit notamment lié au transport routier du fumier :

Des incohérences entre le nombre de camions annoncés (jusqu’à 25 par jour, certains mois) et le tonnage réellement transporté (22000 tonnes par an), laisse à penser que sur un fonctionnement de 8 heures par jour des installations (et de la présence du personnel de METHABIOVALOR) la rotation des camions sera beaucoup plus élevée. Ce qui entrainera une gène certaine pour le voisinage (maisons à 200 m du projet).

Enfin, il n’est pas fait mention du risque encouru par les écoliers lors de leur acheminement de l’école élémentaire  (située à 400 m du projet) vers la cantine et l’accueil périscolaire et qui entraine le franchissement à pied de la route départementale quatre fois par jour.